Posted by - Cheikhou Thiam -
on - 8 déc. -
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#CONTRIBUTION:LE PROTOCOLE DU CAP MANUEL : AUTOPSIE D’UN PACTE TRAHI(Par Mbaye Oppa)
Il se trame quelque chose de grave au sommet de l’État. Le silence apparent, les sourires diplomatiques et les discours calibrés masquent une fracture politique profonde entre deux anciens compagnons de lutte : Ousmane SONKO et Bassirou Diomaye FAYE. Une fracture qui prend racine dans un pacte secret, conçu entre les murs de la prison du Cap Manuel, et qui s’effrite aujourd’hui sous le poids des ambitions contrariées, des agendas personnels et des calculs tactiques.
Le pacte initial : DIOMAYE par intérim, El-Malick en superviseur, SONKO en ligne d’arrivée
En prison, face à une interdiction de candidature qui pesait sur SONKO, les deux hommes auraient convenu d’un scénario politique à trois actes :
Acte I: DIOMAYE candidat à la présidentielle, avec le soutien massif du PASTEF et de SONKO, pour porter une victoire symbolique, révolutionnaire, mais contrôlée.
Acte II : Une fois élu, DIOMAYE devait dissoudre l’Assemblée nationale, provoquer des législatives favorables à la majorité présidentielle, puis démissionner volontairement quelques temps après pour ouvrir la voie à une présidentielle anticipée sous la supervision du Président de l’Assemblée nationale, El-Malick.
Acte III : Avec une situation maîtrisée, Sonko redevenait éligible, reprenait le flambeau et s’installait à la magistrature suprême, selon les plans.
Ce plan audacieux, surnommé dans certains cercles le “Protocole du Cap Manuel”, reposait sur une loyauté totale et un contrôle étroit de la temporalité politique.
Le rôle de Cheikh DIBA : garant de la patience économique
Pour faire patienter la base militante et occuper l’espace politique, il fallait gagner du temps, sans créer de chaos économique. C’est là qu’intervient Cheikh DIBA, figure technique, réputé proche des deux hommes, et négociateur silencieux des conditions d’amnistie et de libération. Son rôle : maintenir le statu quo budgétaire, créer une illusion de continuité, tout en préparant discrètement le terrain à la transition programmée. Le refus d’engagements économiques forts, la focalisation sur des chiffres “falsifiés” ou “manipulés”, et les discours contre l’héritage de Macky SALL, tout cela ne serait qu’un rideau de fumée, en attendant la bascule politique planifiée.
Le point de rupture : l’ambition, l’argent et la peur
Mais les choses ont mal tourné. D’un côté, SONKO devient impatient, voire gourmand. Les enjeux économiques liés à certains postes clés, les circuits de financement et les compensations promises ne suivent pas. DIBA résiste, refuse de couvrir certains abus, et rompt progressivement le fil de la complaisance.
De l’autre côté, SONKO sent le vent tourner. Il pressent un danger : la justice pourrait prendre un acte qui compromettrait son éligibilité. Il pousse alors pour une manœuvre brutale : limogeage du Ministre de la Justice, M. Ousmane DIAGNE, promotion de magistrats-PASTEFiens, dissolution de la Cour suprême, nomination de juges “conformes”, réforme de la magistrature. Il veut reprendre la main sur le judiciaire et éviter l’arrêt fatal. Mais DIOMAYE s’y oppose. Il refuse de franchir cette ligne rouge institutionnelle. Il ne veut pas d’une rupture frontale avec les principes de l’État de droit. Il freine. Et c’est là que tout s’écroule : la justice confirme le rabat d’arrêt sur l’affaire Mame Mbaye NIANG-Ousmane SONKO, le rendant inéligible pour cinq ans. Le scénario est mort. Le protocole est caduque !!!
La méfiance installée : la guerre froide commence
Pour SONKO, c’est une trahison déguisée. Il soupçonne son ancien frère de lutte d’avoir écouté les sirènes du système, de s’être laissé convaincre qu’il valait mieux le sacrifier pour asseoir sa propre légitimité jusqu’en 2029. Il voit dans le silence de DIOMAYE une forme de complicité passive. Une froideur calculée. Un coup d’État doux.
Pour DIOMAYE, au contraire, il s’agissait de protéger la République, d’empêcher une dérive autocratique, de rompre avec la logique des deals de coulisses, de ne pas reproduire ce contre quoi ils ont tous deux lutté.
« Qu’on me laisse gouverner » : la menace derrière la phrase
Dans ce contexte, la fameuse phrase de SONKO « qu’il règle le problème ou qu’on me laisse gouverner » prend un tout autre sens. Ce n’est pas une doléance. C’est un ultimatum politique : « Ou bien DIOMAYE trouve une solution pour me rendre éligible, ou bien il me cède le pouvoir réel, celui de faire plier la République pour annuler la sentence. » SONKO ne réclame pas seulement de l’espace, il veut le levier de la revanche. Et s’il ne l’obtient pas, il est prêt à briser l’unité du pouvoir, quitte à faire du toj-toj (imploser l’expérience DIOMAYE) comme aimait le dire Me Madické NIANG.
La suite : entre révolutionnaire déçu et président désillusionné
Le véritable problème entre SONKO et DIOMAYE, ce n’est ni une divergence idéologique, ni une dispute de style. C’est la rupture d’un pacte politique secret, conçu dans l’ombre et désormais impossible à exécuter. Le Cap Manuel devait être un tremplin. Il est devenu une prison psychologique. DIOMAYE ne veut pas marcher sur la ligne rouge. SONKO pense qu’il a été vendu.
La suite ? Seul Dieu sait. En attendant : une guerre froide larvée au sommet, un pouvoir bicéphale devenu belligène, et un peuple qui attend encore les fruits d’un changement pour l’instant confisqué.
#Cheikhou Thiam Journaliste...
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